samedi 17 novembre 2007

"Reprenons la parole !" ou : "tais-toi quand tu parles !" (c’est selon…)

Après la réunion du 25 septembre dans le quartier Maladrerie/Emile Dubois qui s’était terminée dans la confusion la plus totale, le collectif d’habitants des cités Maladrerie/Emile Dubois s’était proposé d’organiser une autre réunion pour «permettre à la démocratie de passer» et donner aux habitants l’opportunité de «reprendre la parole» qui leur avait été confisquée par la tournure qu’avait prise la rencontre du 25. L’accord du maire avait été donné pour une nouvelle réunion le 14 novembre, dans la même salle.

Il s’agissait ostensiblement de donner une autre image de la communication entre le maire et les habitants. Question de point de vue car si les gens ont pu s’exprimer, cependant, les questions n’étaient pas du tout les mêmes que celles abordées lors de la première réunion, le public non plus, d’ailleurs, tiens… Service d’ordre efficace et animation structurée du « débat ». Alors, effectivement, si dialogue il y eut entre M. Beaudet et des personnes présentes à cette réunion, d’autres se sont vu refuser l’entrée-aux cris audibles depuis la salle de : «appelez la police !».
Quant aux thèmes abordés, l’une des dernières intervenantes regrettait l’absence de sujets de «fond» dans cette soirée.
«Il faudrait trouver une autre occasion d’en parler» nous répondit M. Beaudet…

«La démocratie a marqué des points» disait-on après cette réunion.
Sur le site www.pascal-beaudet.com, site de soutien à la candidature de M. Beaudet aux élections municipales, deux billets datés du 14 et 15 novembre signés du «collectif d’habitants» font état de l’initiative et de son succès (!)…

Etre passés d'une réunion "agitée" (vivante ?)-vivante comme la démocratie ?- à une autre tellement consensuelle pose question : quels changements ont bien pu intervenir entre les deux dates ?

Et sur un autre plan, comment faire d'un outil rare et indispensable comme une rencontre entre un maire et ses administrés, un objet vide de sens faute de réelles envies partagées ou de peur de débattre (dans débattre il y a battre alors disons : "échanger" pour ne heurter personne...)

Car même si les solutions paraissent difficiles voire inaccessibles de la place de chacun dans la cité, il n'y a pourtant nul autre lieu où elles puissent être ne serait-ce qu'envisagées.

Et si pour qu'elles émergent, il fallait "du bruit et de la fureur" sans que cela fasse automatiquement peur ?
Et si non, à quoi bon tout ça ?

A l’image même de la « démarche quartier » qui ne concerne finalement que peu d’habitants, souvent devenus des «habitués» ou restés des militants, mais qui dessinent en creux l’image de la désaffection même de la population de ces espaces qui lui étaient promis.

Un autre regard, pour complément d'information : Aubermensuel de décembre, page 9, "reprenons la parole". ici

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