vendredi 30 novembre 2007

A PROPOS DE PARTICIPATION

«Invitation à notre 1er débat pour les municipales !
Mardi 27 novembre, socialistes, écologistes et radicaux de gauche d'Aubervilliers vous invitent à un débat en vue des futures élections municipales en mars 2008. Pour ce premier échange, nous vous proposons d'aborder tout particulièrement le thème de la démocratie participative avec Jo Spiegel, président de la communauté d'agglomération Mulhouse-sud. »

C’est fou ce que les gens ont envie de se rencontrer en ce moment…Voici donc les socialistes locaux accompagnés des radicaux et des verts (colistiers pour les municipales) qui invitent à la discussion sur le thème de la démocratie participative. Thème à la mode ou « tarte à la crème » ? Faut-il penser que ce thème soit le seul qui puisse intéresser les gens : leur expliquer comment on compte les associer aux décisions qui les concernent ?

- Non, puisque M. Salvator, tête de liste, précisera, dans une de ses interventions, que c’est une première rencontre qui en annonce d’autres (notamment une concernant la jeunesse).
- Non, car ça fait partie des attributions municipales d’organiser la relation avec les habitants.
- Non, car les politiques ne s’en sortiront pas seuls.

Choisissez vous-même la réponse.

Sont présents sur scène, Madame Yonnet (PS) et Messieurs Salvator (PS), Hafidi (PRG), Monino (Les Verts) et Spiegel. La salle de Renaudie est pleine.

Après une introduction de Mme Yonnet, suit un « état des lieux » de la candidature de la liste « Salvator »-les difficultés rencontrés avec le PC (non-respect des engagements) et des propositions pour le prochain mandat. On pourra retenir-entre autres-pour ce qui concerne la démocratie locale, l’élection d’habitants aux postes de présidents de conseils de quartier.
Après cela, c’est M. Monino qui présente M. Spiegel qui nous fera un exposé sur ses réalisations en terme de participation des habitants aux affaires publiques locales. Le sujet est intéressant et les idées sont clairement exposées, pour plus de détails voir ici.

Ensuite, la parole est donnée au public, qui intervient sous forme d’interrogations, qui sortent parfois du thème de la soirée. Chacun, sur scène, prendra sa part des réponses données à la salle.

Tout au long de la rencontre, des élus de Plaine Commune et de Seine-Saint-Denis se joignent à l’assistance et c’est M. Bartolone-qui s’est dit « bluffé » par le nombre de personnes présentes-qui conclura avec brio la soirée.

Soirée fraîche, spectateurs nombreux sur les gradins, pelouse grass.. euh, pardon. Non, vraiment, une belle soirée. Une soirée de campagne électorale comme on aimerait en voir plus souvent.

Voilà. On a traité la démocratie participative. Non ?
Ce même jour, on trouvait dans « l’Humanité », un long sujet sur Aubervilliers qui mettait en titre de paragraphe : « l’enthousiasme de la population » pour le projet de la Porte d’Aubervilliers…

Finalement, est-ce que c’est le bon moment pour parler des choses qui fâchent ? Les bonnes intentions sont largement partagées dans ces réunions–là, et la démocratie participative peut effectivement apparaître comme un respectable « thème de campagne » parmi d’autres.

Mais on pourrait aussi considérer que c’est le socle même de l’exercice démocratique et, dans ce cas, c’est le fondement préalable à tout le reste. Et il ne suffira pas d’octroyer des pouvoirs aux habitants pour atteindre cet objectif.

(…)

Dans la « boutique » d’à côté, ça discute ferme dans les ateliers organisés par le candidat-maire, M. Beaudet.
La séance d’ouverture de l’atelier « prendre nos affaires en main » comprenait le thème de « la démocratie locale : quels moyens pour une réelle participation de tous ? ». Comptes-rendus sur le site du candidat Beaudet.
Atelier n°2: Prendre nos affaires en main :
- 1ère réunion
- Réunion du 21 novembre

samedi 17 novembre 2007

"Reprenons la parole !" ou : "tais-toi quand tu parles !" (c’est selon…)

Après la réunion du 25 septembre dans le quartier Maladrerie/Emile Dubois qui s’était terminée dans la confusion la plus totale, le collectif d’habitants des cités Maladrerie/Emile Dubois s’était proposé d’organiser une autre réunion pour «permettre à la démocratie de passer» et donner aux habitants l’opportunité de «reprendre la parole» qui leur avait été confisquée par la tournure qu’avait prise la rencontre du 25. L’accord du maire avait été donné pour une nouvelle réunion le 14 novembre, dans la même salle.

Il s’agissait ostensiblement de donner une autre image de la communication entre le maire et les habitants. Question de point de vue car si les gens ont pu s’exprimer, cependant, les questions n’étaient pas du tout les mêmes que celles abordées lors de la première réunion, le public non plus, d’ailleurs, tiens… Service d’ordre efficace et animation structurée du « débat ». Alors, effectivement, si dialogue il y eut entre M. Beaudet et des personnes présentes à cette réunion, d’autres se sont vu refuser l’entrée-aux cris audibles depuis la salle de : «appelez la police !».
Quant aux thèmes abordés, l’une des dernières intervenantes regrettait l’absence de sujets de «fond» dans cette soirée.
«Il faudrait trouver une autre occasion d’en parler» nous répondit M. Beaudet…

«La démocratie a marqué des points» disait-on après cette réunion.
Sur le site www.pascal-beaudet.com, site de soutien à la candidature de M. Beaudet aux élections municipales, deux billets datés du 14 et 15 novembre signés du «collectif d’habitants» font état de l’initiative et de son succès (!)…

Etre passés d'une réunion "agitée" (vivante ?)-vivante comme la démocratie ?- à une autre tellement consensuelle pose question : quels changements ont bien pu intervenir entre les deux dates ?

Et sur un autre plan, comment faire d'un outil rare et indispensable comme une rencontre entre un maire et ses administrés, un objet vide de sens faute de réelles envies partagées ou de peur de débattre (dans débattre il y a battre alors disons : "échanger" pour ne heurter personne...)

Car même si les solutions paraissent difficiles voire inaccessibles de la place de chacun dans la cité, il n'y a pourtant nul autre lieu où elles puissent être ne serait-ce qu'envisagées.

Et si pour qu'elles émergent, il fallait "du bruit et de la fureur" sans que cela fasse automatiquement peur ?
Et si non, à quoi bon tout ça ?

A l’image même de la « démarche quartier » qui ne concerne finalement que peu d’habitants, souvent devenus des «habitués» ou restés des militants, mais qui dessinent en creux l’image de la désaffection même de la population de ces espaces qui lui étaient promis.

Un autre regard, pour complément d'information : Aubermensuel de décembre, page 9, "reprenons la parole". ici